En établissant un lien entre la maladie et les microorganismes, Pasteur a provoqué une révolution en médecine. Les premières maternités sont créées et la profession de médecin obstétricien est inventée. Il s'agit d'éviter les anachronismes, ou d'aboutir à des déformations graves en projetant dans le passé des problèmes contemporains. Maïmonide, bien que Juif lui-même, a apporté diverses contributions à la médecine islamique au XIIIe siècle. La première génération de médecins perses a été formé à l’Académie de Gundishapur où l’on a parfois affirmé que l'enseignement hospitalier avait été inventé. Les Grecs ont transmis leur art dans l'empire romain. Razi (Rhazes, 865-925) a rapporté des cas cliniques tirés de sa propre expérience et de très utiles observations de diverses maladies. Sous la 19e dynastie certains travailleurs bénéficient de divers avantages comme une assurance maladie, des pensions de retraite et l’arrêt maladie[32]. Essai d’histoire de la médecine mentale comme « science » de gouvernement au XIXe siècle dans la région de Rouen (1825-1908) sous la direction de Monsieur Yannick Marec. Dans les pays économiquement faibles, la dénutrition, le manque d'eau potable, l'absence d'hygiène et de soins se traduisent par des flambées épidémiques meurtrières, par des maladies virales ou de carence, par des parasitoses résistant aux médicaments et difficiles à vaincre. Jean Starobinski. Dans un autre traité du Corpus hippocratique, Art, on retrouve un certain optimisme professant l'assertion selon laquelle la médecine, après quelques tâtonnements, serait devenue un savoir clos, achevé[2]. Cependant un médicament va être découvert, la quinine, connue en Amérique du Sud depuis les Incas et qui permet de soigner la malaria ou le paludisme. (Voir Médecine en Grèce antique pour plus de détails. En 1736, Claudius Amyand réalise la première appendicectomie. Le professeur Andrea Cucina de l'université du Missouri à Columbia, spécialiste en anthropologie physique qui a réalisé les fouilles, a fait cette découverte en nettoyant les dents d'un des squelettes exhumés. J.-C. et son corps, qui est conservé au musée de Bolzano, est la plus ancienne momie européenne. Dès la fin du XVIIIe siècle et ce jusqu'à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, l'historiographie médicale devient surtout l'apanage des érudits de langue allemande. Dans presque tous les cas, les soins courants sont assurés par la médecine naturelle (à base de plantes essentiellement, → phytothérapie), qui est cependant, elle aussi, orientée par les croyances que le groupe professe sur la nature. Du même coup, la santé apparaît comme un objet de recherche et un objectif à atteindre. Oribase et Aétios d'Amida sont les principaux compilateurs de connaissances médicales de l’Antiquité tardive. J-C). Pendant des millénaires, la médecine s'est identifiée partout à des pratiques magiques et religieuses. Si le patient était incurable, il devait garder cette information pour lui si elle était susceptible de nuire au patient ou à d'autres personnes. En Inde, la médecine et surtout la chirurgie étaient, selon les traités médicaux anciens, très développées : on pratiquait couramment certaines interventions de chirurgie plastique comme la réfection du nez. Les traitements médicaux font des progrès spectaculaires avec l'invention de nouvelles classes de médicaments. Le premier médecin connu était également un Égyptien : Hesyre, chef des dentistes et des médecins du roi Djéser au XXVIIe siècle av. Nightingale a mis en place l’hôpital St Thomas, après la guerre de Crimée, en 1852. L'étudiant devra s'efforcer de tout son être de bien soigner les malades. À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle plusieurs médecins, comme le prix Nobel Alexis Carrel, ont apporté leur soutien à l’eugénisme, une théorie formulée en 1865 par Francis Galton. Au cours de l'histoire, la maladie a été attribuée à la sorcellerie, aux démons, aux influences astrales contraires, ou à la volonté des dieux. En 1928, le Britannique sir Alexander Fleming (1881-1955) découvre la pénicilline, dont les propriétés bactéricides seront mises à profit à partir de la Seconde Guerre mondiale. On assiste également aux premiers accouchements réalisés par des médecins. D'autres grands anatomistes (Sylvius, Eustache, Fallope entre autres) donnent leur nom aux organes qu'ils décrivent. Dans l'Occident chrétien, la chute de l'Empire romain (ve siècle) inaugure une longue période de stagnation durant laquelle la médecine est entre les mains des clercs, c'est-à-dire des prêtres et des savants religieux. Néologismes : (septicémie, toxine, toxémie). Dans l'Égypte pharaonique, des dispositions régissaient l'activité des médecins, dont les connaissances étaient relativement étendues. En 1867 Joseph Lister utilise du phénol pour détruire les germes lors des opérations chirurgicales. Les travaux de pionniers comme André Vésale et William Harvey ont remis en cause les croyances populaires par des preuves scientifiques. On découvre ainsi les globules rouges et les cellules. La découverte de l'anesthésie générale à l'éther (1846) et au chloroforme (1847) va ouvrir à la chirurgie d'immenses possibilités. Cependant, ses recommandations n'étaient pas appréciées par ses contemporains et elles n’ont été mises en œuvre et généralisées qu’avec les découvertes du chirurgien britannique Joseph Lister qui, en 1865, a énoncé les principes de l’antisepsie dans le traitement des plaies. Ce n'est pas un hasard si la médecine apparaît précisément à ce moment de l'histoire ; cette période (Ve – IVe siècle) voit en effet se diffuser la malaria maligne[3]. Le médecin autrichien Ignace Philippe Semmelweis découvre bientôt que ces infections sont transmises par les mains des médecins et parvient progressivement à promouvoir une stricte hygiène des soignants avant chaque visite. À l'époque romaine, on trouve également des textes sur le passé de la médecine chez des auteurs latins comme Pline ou Celse. Hippocrate rejette en effet toute référence au sacré, considérant que les maladies relèvent de causes naturelles ; il prône divers procédés d'examen tels que la palpation, la percussion ou l'observation des excrétions. La médecine est une science qui se nourrit d’un grand nombre d’autres disciplines. Abu Al-Qasim (Abulcasis), qui est considéré comme le père de la chirurgie moderne[61], a écrit le Kitab al-Tasrif (1000), une encyclopédie médicale en trente volumes, qui a été enseignée dans les écoles de médecine musulmanes et européennes jusqu'au XVIIe siècle. La médecine n’était pas considérée comme l’un des sept arts libéraux classiques et est, par conséquent, considérée davantage comme un artisanat que comme une science. Puis, William Harvey, peu après, effectue une découverte capitale : la circulation du sang (1628) et en explique tout le phénomène. Le 14 mai 1796, le médecin anglais Edward Jenner parvient à immuniser le petit James Phipps de la variole en lui inoculant du pus prélevé sur une paysanne infectée par la variole. Par rapport aux périodes précédentes, elle est caractérisée par les grands encouragements des souverains aux hommes de lettres et de sciences. Johann Hermann Baas est une autre figure du scientisme en Allemagne. En Chine, la médecine traditionnelle considérait que la maladie résulte d'une perturbation entre deux forces opposées, le yin et le yang. 112 p. — ISBN: 978-2-88955-041-8 — 20 € / 28 CHF Sous l'œil d'Hippocrate : Petites histoires de la médecine, de la préhistoire à nos jours Dans cette première histoire de la médecine en BD, le professeur Fabiani voyage à travers les siècles et les continents avec jubilation, sans se départir de la rigueur de l'historien, en duo avec Philippe Bercovici. Cet enchaînement permet l'émergence d'une Raison[12]. La médecine est, néanmoins, devenue une discipline enseignée en faculté, comme le droit et la théologie dans les premières universités médiévales d’Europe au XIIe siècle. Il faut donc veiller à ne pas minimiser les savoirs anciens. J.-C.), cite également l’empereur Jaune dans son Jia Yijing, environ 265 av. De l'antiquité à nos jours, Histoire de la médecine, Roger Dachez, Tallandier. Les hormones sont elles-mêmes employées à des fins thérapeutiques (par exemple, les dérivés de la cortisone pour traiter les rhumatismes ou l'asthme). Emil Kraepelin (1856-1926) a introduit une nouvelle classification médicale des maladies mentales qui finit par être utilisée en psychiatrie bien qu’elle soit basée davantage sur l’observation du comportement que sur la pathologie ou l’étiologie. En effet, Celse reconnait bien volontiers l'importance des améliorations successives dans le traitement des maladies (la progression) mais n'estime pas pour autant que la médecine qu'il pratique à son époque soit nécessairement meilleure que celle pratiquée à l'époque d'Hippocrate. En 1895, Wilhelm Röntgen découvre les rayons X. Il réalise la première radiographie sur la main de son épouse. Dans les années 1930, plusieurs controverses ont été lancées sur certaines pratiques médicales notamment le déclenchement de crises convulsives (par les électrochocs, l’insuline ou d'autres substances) ou certaines interventions mutilantes sur le cerveau (lobotomie). Le 17 août 2020, la Faculté de Médecine de Montpellier a fêté le 800e anniversaire de sa fondation, ce qui en fait la plus ancienne école universitaire de médecine du monde en exercice. Fils de médecin, voyageur infatigable, professeur de médecine à l'Université de Bâle, où il suscite des scandales par ses théories révolutionnaires et ses guérisons, il est l'auteur de plusieurs centaines d'ouvrages rédigés pour la plupart en haut-moyen allemand. Les contributions d’Avicenne sont l'introduction systématique de l’expérimentation et de la quantification dans l'étude de la physiologie[67], la découverte de la nature contagieuse des maladies infectieuses, l'introduction de la quarantaine pour limiter la propagation des maladies contagieuses, l'introduction de la médecine expérimentale et des essais cliniques[68], les premières descriptions des bactéries et des organismes viraux[69], la distinction entre la mediastinite et la pleurésie, la découverte de la nature contagieuse de la phtisie (tuberculose) et de la transmission de certaines maladies par l’eau et le sol, ainsi que la première description minutieuse des maladies de peau, des maladies sexuellement transmissibles, des perversions et des maladies du système nerveux[57], ainsi que l'utilisation de la glace pour traiter la fièvre et la séparation de la médecine et de la pharmacie qui a été historiquement importante pour le développement des sciences pharmaceutiques[62]. Elizabeth Blackwell a été la première femme à étudier et par la suite à pratiquer la médecine aux États-Unis. Ce dernier revendique être le premier historien de la médecine, avec son Histoire de la médecine, où l'on voit l'origine et le progrès de cet art (1696)[8]. Des points de vue similaires ont été adoptés en Chine et en Inde. Dans cette première histoire de la médecine en BD, le professeur Fabiani voyage à travers les siècles et les continents avec jubilation, sans se départir de la rigueur de l’historien, en duo avec Philippe Bercovici, le dessinateur génial des « Femmes en blanc ». Des recherches ultérieures dans la même région ont retrouvé des dents portant des traces de soins, datant de 9 000 ans[37]. Plus tard, dans l'Europe médiévale, les écrits de Galien sur l'anatomie sont devenus la référence au cours du long cursus universitaire du médecin médiéval, mais ils ont beaucoup souffert de l’immobilisme et de la stagnation intellectuelle.